Chaque semaine, Olivier, passionné d’astronomie, propose aux novices qui le souhaitent d’observer la Lune au télescope : une expérience hors du commun.
Depuis la nuit des temps, la Lune fait rêver, inspire les artistes, et captive les scientifiques du monde entier. Si l’étude des astres peut aujourd’hui sembler inaccessible, il n’en est rien ! Depuis plusieurs années, Olivier, 57 ans, ingénieur dans l’aéronautique, et passionné d’astronomie, propose des sessions gratuites d’observation de la Lune au télescope. Cette semaine, il a réuni 7 personnes dans un célèbre quartier de la Capitale. Rendez-vous à 20h30, bien couverts pour surmonter le froid.
Olivier nous attend sur les quais, équipé d’un télescope relié à un petit ordinateur monté sur trépied. Il installe quelques tabourets en attendant l’arrivée des derniers participants.
La plupart des inscrits ne se connaissaient pas. Comme moi, ils sont passés par une application de rencontres amicales qui propose des sorties insolites. Au fil des conversations, j’apprends que nous sommes nombreux à vivre cette expérience astronomique pour la toute première fois. Heureusement, notre guide du jour est optimiste car les conditions d’observation sont idéales : “en ce moment, la Lune est très haute, c’est parfait pour observer !”.
Un par un, nous nous approchons du télescope pour observer le satellite d’un peu plus près. “Tu peux utiliser les deux molettes de réglage à l’avant pour te déplacer dans la Lune” me conseille Olivier lorsque vient mon tour. À travers l’oculaire du télescope se dessine une immense forme blanche qui semble avoir une texture rugueuse, similaire à du plâtre et qui se déplace beaucoup plus rapidement que je ne l’imaginais ! Le temps de laisser ma place à un autre participant, elle s’est déjà presque volatilisée. Mais notre organisateur sait manier les réglages mieux que personne. Après quelques tours de molettes, l’observation reprend de plus belle.
Notre guide nous fait passer une carte de la Lune répertoriant tous les cratères qui la composent puis branche l’instrument à son petit ordinateur. L’écran s’allume pour laisser apparaître une représentation en temps réel des images du télescope : “Les cratères que l’on voit ce ne sont pas des volcans, mais le résultat d’impacts de météorites” explique Olivier. “Ici, vous voyez bien les traces qui correspondent à tous les éjectats, c’est-à-dire, tout ce qui a été éjecté quand la météorite a percuté la Lune. En revanche, toutes les parties lisses, ce que l’on appelle des mers lunaires, correspondent à la lave qui s’est épanchée suite à l’impact de grosses météorites.”
Rencontres au clair de lune
La plupart des participants découvrent la Lune sous cet angle pour la première fois et écoutent attentivement les explications. Pour d’autres comme Jérémy, un développeur informatique de 33 ans, cette activité est l’occasion de partager quelques connaissances déjà acquises sur l’astronomie : “Depuis tout jeune je fais de l’astro, j’ai été initié par mon père qui possédait déjà un télescope et j’ai commencé par observer la Lune. J’ai ensuite pu regarder les astres à travers différents instruments et faire du ciel profond (observation des galaxies, nébuleuses…). J’ai été membre d’un club d’astronomie pendant plus de 15 ans et cette rencontre m’a rappelé cette époque où on racontait notre passion à des gens qu’on ne connaissait pas”.
Bien sûr, la scène, de l’extérieur, a de quoi surprendre les passants. Malgré le froid, quelques curieux s’arrêtent pour observer notre petit cours ou jeter un œil au télescope. C’est le cas de Maxime, un opticien de 30 ans à qui cette découverte inattendue a donné quelques idées : “je faisais un tour et je vous ai vus autour du télescope. J’ai toujours été passionné par les étoiles que j’aime observer, même sans aucun instrument le soir, quand cela est possible. Ce qui m’intéresse c’est toute la science qu’il y a sur l’Espace : l’idée qu’un humain puisse aller sur la lune, le premier voyage spatial, les fusées qui décollent… tout cela m’émerveille. J’ai découvert en discutant que l’organisateur proposait aussi une conférence sur le Big Bang mais c’était déjà complet ! Je vais essayer d’être vigilant pour pouvoir m’inscrire à temps la prochaine fois”.
Le cours touche à sa fin et Olivier commence à rassembler le matériel, mais chaque participant repart avec une copie numérique des photos prises par le télescope, et des dizaines de nouvelles questions en tête. Malgré le froid, le temps s’est suspendu pendant quelques heures. Olivier nous salue : “À très bientôt !”