Curieux de découvrir de nouvelles danses, ou même déjà amateurs, plusieurs
dizaines de seniors se sont réunis, comme toutes les semaines, dans une association parisienne, le Club seniors roquette (11e), afin de danser ensemble la country.
Par Manuel Barroso
“Pas chassés, bascuule, pas chassés, baascuule, on recommence… Puis pied droit, pied gauche, puis petits pas, petits pas, et le pas chassé va se décanter tout seul.” Ça y est, vous êtes entrés dans la danse, au milieu des 38 participants de l’atelier country du Club seniors roquette. Ce mardi 17 octobre après-midi, deux heures étaient consacrées à cette danse aux origines américaines ou même… européennes. Une animation proposée par ce club pour personnes du troisième âge, situé dans le 11e arrondissement de Paris. Dans celui-ci, le groupe d’adhérents grimpe (82 nouveaux depuis septembre), portant le nombre d’inscrits à environ 1000. Un millier de personnes qui peuvent profiter d’activités telles que la couture, la danse, l’écriture…
En France, on compte entre quatre et cinq millions d’amateurs de country qui se réunissent dans des clubs pour bouger au rythme de chansons anglophones aux airs de Far West.
Ici dans cette petite salle de la capitale française, c’est Jean-Yves qui se charge de guider ce petit monde. Cheveux grisonnants, le septuagénaire a de l’expérience, il fait de la country depuis dix ans. A toutes les séances, de nouveaux arrivants se rajoutent, alors revoir les bases, c’est essentiel. “On commence toujours par apprendre le vocabulaire et ensuite on l’adapte sur des pas, explique-t-il. Je leur fait écouter le rythme d’une chanson et après ils se basent sur des éléments musicaux, par exemple les instruments les plus bas. Je fais des danses progressives pour les débutants.” Explications et applications sont les deux maîtres-mots de la séance : “Petits pas à gauche, puis à droite, et vous allez voir de vous-même, à force d’en avoir marre de faire des petits pas et bien vous allez déclencher des pas chassés”.
Bouger et stimuler sa mémoire
Roselyne, 67 ans, qui danse depuis huit ans, adore ces ambiances, et elle semble plutôt bien se débrouiller. “Ça donne soif, on bouge beaucoup”, confie-t-elle. Une heure après le début de la séance, Frédéric lui, débarque en retard, il n’avait pas vu l’heure. Habitué depuis quelques semaines, il a encore un peu de mal avec la technique. “Tu te rappelles comment on fait ce pas-là ?”, lui demande Jean-Yves. “Pas du tout”, lui répond-t-il. “Je suis complètement perdue”, plaisante de son côté Solange au moment de la pause. “Il faut que tu t’entraînes chez toi tous les matins”, lui souffle l’un des participants.
Les points positifs qui reviennent le plus souvent dans les discours des danseurs quant à cette activité, sont les bienfaits qu’elle peut avoir sur le corps et le cerveau. “Au début j’ai eu un peu de mal avec la technique, mais après je trouve que c’est bien parce que ça fait travailler la mémoire, surtout quand on a un certain âge, confie Marie-Sylvie. Et puis ça nous fait bouger aussi, on en a besoin.”
Un manque d’hommes ?
Les femmes étaient majoritaires lors de ce cours spécial country, une chose que certains regrettent, notamment en vue des représentations dans les bals, où le manque de “couples danseurs” peut venir à être important. Il n’y a pas encore assez d’hommes présents”, confirme Jean-Yves. “Ce qui fait qu’aux bals, quelques dames se retrouvent assises sur le côté. J’essaie de leur donner envie tout de même de danser entre elles lors de mes cours. C’est dommage, ils préfèrent peut-être aller aux matchs de rugby”, plaisante-t-il. La Coupe du monde de rugby est déjà terminée pour l’Equipe de France, et de manière générale dans quelques jours. L’occasion peut-être pour certains de se mettre à la country…
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